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vendredi 16 décembre 2011

Tourisme : Sortir de la dépendance française


La triste multiplication des crises économiques internationales, l'abaissement du niveau de vie des clientèles touristiques traditionnelles, la flambée des prix pétroliers, l'absence d'offre de transport diversifiée... sont autant d'obstacles pour les îles françaises à assurer la qualité de leur fréquentation touristique. Sur des territoires où les clientèles françaises représentent plus de 80% de la fréquentation touristique totale, la nécessité de diversifier les origines géographiques des touristes n'apparaît plus comme un simple objectif stratégique mais une impérieuse nécessité. A lire les dernières enquêtes INSEE, le taux de départ en vacances des Français a progressivement stagné aux alentours des 65% depuis les années 2000. Pour autant, moins de 20% d'entre eux se rendent hors des frontières hexagonales, ce qui représente non plus un marché de 65 millions d'individus à se partager entre toutes les destinations touristiques, mais de seulement 8 millions de touristes tout au plus. Dès lors, il serait judicieux de réfléchir à une meilleure intégration des clientèles régionales  en Guadeloupe et en Martinique. Comment profiter de la montée en puissance des BRIC et notamment du Brésil voisin ? Pourquoi ne pas se donner comme objectif non pas d'atteindre le million de touristes pour 2020 mais plutôt d'augmenter la fréquentation touristique en provenance des îles caribéennes proches, qui peine à dépasser  les 3% par exemple ? Parce que la politique touristique sur les territoires français ne doit pas seulement répondre à un impératif purement mathématique mais dépendre d'une véritable orientation politique (au sens noble du terme) que nous souhaitons pour ces derniers. Les territoires français peuvent-ils continuer à revendiquer leur volonté d'intégrer le grand marché caribéen, leur volonté d'être reconnu par les Etats Caribéens, tout en les ignorant aussi superbement ? Pouvons-nous continuer à faire du tourisme dans l'un des bassins les plus touristiques du monde, tout en ignorant des partenaires, alliés et concurrents. Impossible ! Patrick Chamoiseau le disait déjà très justement " nous aimons bien les touristes mais nous préférons les voyageurs". Il faut comprendre le tourisme non pas comme une simple politique de communication visant à attirer des clientèles étrangères en nombres mais comme une passerelle construite entre les peuples, d'échanges entre des cultures, de partage entre des Hommes. Il n'est pas qu'un simple outil de développement économique, il doit se muer en une véritable politique d'aménagement des territoires contribuant à l'attractivité de ces derniers sur le plan international.
La Dominique voisine, en l'absence d'aéroports internationaux, a su, elle, profiter de la proximité de la Martinique et de la Guadeloupe pour lui fournir le quart de ses touristes tandis qu'un autre quart provient des autres îles de la Caraïbe. D’autres Etats voisins accueillent, eux aussi, entre 25 % et 50 % de leur clientèle en provenance de la Caraïbe : Anguilla, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines ou Grenade. 
Parce que toute dépendance n'est naturellement pas saine, les îles Françaises feraient mieux de se concentrer d'avantage sur des marchés jusqu'alors inconnus et qui pourtant ne se trouvent... qu'à portée de vue.

Pour en débattre avec des sources :

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