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jeudi 8 décembre 2011

Îles Françaises vs Îles Anglaises : 2 communications touristiques à la loupe



En s'attardant sur les officiels des destinations caribéennes, on distingue très clairement deux techniques de communication qui s'affrontent. L'une, celle des îles anglophones (et je pourrais rajouter hispanophones) qui se préoccupe avant tout de l'image renvoyée par la destination. L'autre, celle des îles françaises qui se préoccupe également de l'image renvoyée par l'administration responsable du tourisme. Les bureaux touristiques anglophones choisissent généralement une ébauche de positionnement pour décrire leur territoire et permettre aux visiteurs potentiels de qualifier en un clin d'oeil leur futur lieu de vacances. Une tactique mise en place naturellement dans le souci de se démarquer d'une concurrence exacerbée entre îles toutes plus petites les unes que les autres. Barbade, forte de son succès, a choisi dans son référencement internet de garder un positionnement plus classique en s'appropriant les stéréotypes des stations balnéaires tropicales (plages, hôtels, vacances) avec "Barbados, Caribbean vacations" tandis qu'à Sainte-Lucie on préfère miser sur la romance et les lunes de miel avec "St. Lucia, your caribbean romantic getaway". Alors qu'à la Dominique, on a très clairement miser sur le thème de l'écotourisme avec "Dominica, the nature island" ; Grenade et les Grenadines font plutôt référence à l'aspect chaleureux et dynamique de ces îles avec "Grenada, the spice of the Caribbean" où un clin d'oeil amical est adressé à la Martinique... Pour autant, toutes ces destinations ont le point commun d'éviter à tout prix de parler de l'administration touristique qui chapeaute l'ensemble et ce, afin d'éviter de faire de l'ombre au produit final qui reste avant tout le territoire. C'est peut-être ici, la meilleure technique de marketing dont les îles françaises devraient s'inspirer. 
En faisant quelques recherches sommaires sur Internet, on remarque très vite que la Martinique et la Guadeloupe sont tout de suite identifiées à travers deux entités institutionnelles, respectivement le Comité Martiniquais du Tourisme et le Comité des îles de Guadeloupe. Vous ne venez plus découvrir une destination, vous allez à la rencontre du site officiel des comités touristiques. Dès lors, la définition même d'une amorce de positionnement sur le marché touristique devient inutile. Une particularité française qui se retrouve à la fois dans le référencement internet, sur le site internet de la destination mais aussi les comptes officiels sur les réseaux sociaux etc... Dès lors, il est pratiquement impossible de faire la différence entre le Comité et la Destination qui semblent ne former qu'un seul et même ensemble. Malheureusement ce mélange des genres pose de vrais problèmes de légitimité, et affaiblit le soutien populaire dont le territoire pourrait bénéficier puisque dans son fonctionnement, il tend à déporter les griefs générés par l'un sur l'autre et inversement. 
Une question demeure : Qui voulons-nous réellement mettre en avant ? Quelle gloire avons-nous de positionner l'administration plutôt que la destination ? Parce que ce changement implique une vraie remise en question du marketing touristique à l'antillaise, il n'est peut-être pas près d'arriver aussi vite que prévu...

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